Week-end dans les Ardennes

MONTHERME  CHARLEVILLE-MEZIERES

 

Ce SAMEDI 8 SEPTEMBRE ensoleillé, nous sommes 51 à embarquer dans le bus pour un week-end de randonnée dans la vallée de la Semoy et de la Meuse, à Monthermé, et à Charleville-Mézières où nous logeons pour la nuit et que nous visitons le dimanche.

A MONTHERME, les habitants s’appellent les « Baraquins » en souvenir des baraques au bord de la Meuse de jadis. Nous arrivons au-dessus du bourg de Monthermé à 300 m d’altitude environ à l’Auberge de la Roche de Sept Heures où commence notre randonnée du matin. Nous faisons la connaissance de Claude et Laetitia, régionaux de l’étape que nous remercions pour leur accueil chaleureux et leur contribution à l’organisation de cette sortie. Dès les premiers cent mètres sur le GR 12C une vue panoramique s’offre à nous sur les hauteurs des Ardennes, la boucle que la Meuse fait à Monthermé, et le confluent avec la Semoy. A travers bois et fougères, nous passons avec enthousiasme d’un point de vue à l’autre découvrant chaque fois un angle différent du cours du fleuve et de ses abords. Ainsi nous allons de la Roche de Sept Heures à la Longue Roche, du quartz à l’ardoise. Nous découvrons en bas l’église Saint Léger construite au XVème siècle et fortifiée au XVIéme. Le versant est abrupt mais la descente vers le fleuve est heureusement adoucie.

En longeant la rive de la Meuse, nous parvenons à l’église Saint Remy de Laval Dieu. Cette église du XIIème siècle est ce qui reste d’une ancienne abbaye des Prémontrés fondée en 1128. Au XVIIème siècle, l’intérieur fut transformé et revêtu de boiseries. la façade est du XVIIIème siècle et les vitraux de la fin du XVIIIème. De l’abbaye vendue comme bien national à la Révolution, demeure une partie du cloitre intégrée dans un château bâti ultérieurement mais détruit durant la seconde guerre mondiale. On peut voir dans ce qui reste du cloitre, deux cloches intermédiaires. Lors de la guerre les cloches de l’église furent fondues par les Allemands pour les besoins de l’armée. Les habitants improvisèrent deux cloches en réutilisant une bouteille de gaz industrielle coupée en deux. L’église appartient à la Commune mais l’association qui a racheté le terrain de l’abbaye a remarquablement remis en état le jardin,y cultive fruits, légumes et fleurs et les commercialise. Un grand merci au sympathique membre de cette association qui nous a fait faire la visite.

 

Nous déjeunons copieusement à l’Auberge de la Roche de Sept Heures. Puis nous repartons pour un parcours Monthermé-Bogny sur Meuse pour les Baladoux par le chemin de halage transformé en Voie Verte Trans-Ardennes de 83 km qui relie Charleville-Mézières à Givet. Les Baladurs empruntent les sentiers escarpés de la crête pour jouir des points de vue et du belvédère de la Roche aux Sept Villages. Mais à Bogny, tout le monde fait l’effort de grimper au point de vue de la Roche de l’Ermitage. Ce site, à ne pas manquer, accueille la statue monumentale d’Ardennor, figure mythique de la résistance des Ardennes, sous l’apparence d’un guerrier en cotte de mailles, à genoux, levant son épée pommeau vers le ciel et pointe vers la terre. On a une vue imprenable sur une autre boucle de la Meuse dominée par l’éperon rocheux de Château Regnault et par la Roche Bayart, sur laquelle se dresse la statue monumentale du cheval Bayart et des 4 fils Aymon. La légende des fils Aymon a pour origine une chanson de geste. Les fils Aymon, Renaut, Allart, Richard, et Guichart, sont 4 chevaliers rebelles mais qu’en raison de leur vaillance, l’empereur Charlemagne a adoubé. Accidentellement Renaut tue le neveu de Charlemagne Bertholet. Fuyant la colère impériale, les quatre frères se réfugient dans les Ardennes où avec l’aide de leur cousin, l’enchanteur Maugis, ils construisent la forteresse de Montfort à Château Regnault. Charlemagne vient assiéger leur château et s’en empare. Les quatre frères s’échappent à nouveau grâce à leur cheval Bayart capable de franchir la Meuse d’un seul bond. Ils errent dans les bois pendant trois ans se nourrissant de sangliers et de fruits. On dit qu’épuisés ils auraient trouvé refuge au château de Gombervaux près de Vaucouleurs où Charlemagne les aurait retrouvés les contraignant à fuir de nouveau pour se cacher dans le château de leur père en Dordogne. Derrière Château Regnault et la Roche Bayart, se trouvent trois rochers de forme pyramidale nommés les « Dames de Meuse ». Il s’agirait des épouses infidèles de trois chevaliers partis pour la  Croisade,  qui auraient été pétrifiées pour les punir de leur infidélité.

 

Nous rejoignons Charleville-Mézières pour le repas du soir et la nuit.

Le DIMANCHE 9 SEPTEMBRE nous trouve ragaillardis prêts à découvrir les richesses de Mézières et de Charleville, unies depuis 1966.

MEZIERES au Moyen Age est une cité entourée de remparts dont subsistent la Tour du Roy (XIVème siècle) la Tour de l’Ecole, la Porte Neuve et la Porte de Bourgogne. En 1521, Mézières est assiégée par l’armée germanique de Charles Quint. Envoyé par François Ier, Bayard, qui a été page au château de Ligny en Barrois, délivre la ville par la ruse. La statue du chevalier « sans peur et sans reproche », libérateur des troupes germaniques, fut inaugurée en 1893 en réponse à l’annexion de l’Alsace-Moselle. Enlevée par les Allemands en 1914-18, elle fut retrouvée, puis à nouveau récupérée par les Allemands lors de la guerre 1940-44 et fondue. Remplacée en 2005, elle se trouve square Mialaret près des remparts de Mézières.

Le départ se situe Place de l’Hôtel de Ville. Toute la façade de l’Hôtel de Ville, inauguré en 1933, de style néo-gothique, est malheureusement cachée par des échafaudages.   Derrière l’Hôtel de Ville, Place de la Préfecture se trouve un palais édifié à l’origine par Philippe le Bon, Duc de Bourgogne, nommé Palais des Tournelles qui a brûlé en 1697. Au début du XVIIIème siècle est bâti à sa place, l’Hôtel du Gouverneur, qui est aujourd’hui le siège de la Préfecture. Par le quai de la Porte Noire et le quai de la Tour du Roy on rejoint les Remparts et la place de la basilique. La Basilique Notre Dame de l’Espérance a été construite entre 1499 et 1626. En 1570 s’y est déroulé le mariage de Charles IX, fils de Catherine de Médicis et d’Henri II. Bombardée en 1870, 1914, 1940, et surtout 1944, elle a été reconstruite en 1950 dans le style d’origine gothique flamboyant. Fait remarquable, elle possède 66 vitraux cubistes réalisés par René Dürrbach de 1954 à 1979 représentant 1000 m2 de surface.

Le niveau bas comporte 31 vitraux qui se « lisent » dans le sens des aiguilles d’une montre à partir de la droite en regardant le portail donnant sur le parvis. Chaque vitrail se caractérise par une couleur dominante illustrant le thème (bleu, vert, pourpre, violet, jaune, rouge…). Le niveau haut comporte 7 vitraux au niveau du chœur dont le couronnement de la Vierge au centre. Il y a 2 verrières dans le transept où se font face la Vierge Noire entourée des ténèbres et de la lumière et la Vierge d’Espérance entourée des quatre saisons (hiver=violet, printemps=vert, été=jaune, automne=rouge). Le chef d’œuvre des vitraux hauts de la nef se trouve au-dessus du portail côté parvis. C’est la « Pierre Cubique », couleur violet, symbole de la Connaissance et de la Perfection.

Les maisons alentour, place de la Basilique, rue du Château, place du château, rue Bayard méritent un regard. En descendant la rue du presbytère et l’avenue du Général Teissier on arrive au square Mialaret et à la statue de Bayard.

CHARLEVILLE :

Le bourg d’Arches (futur Charleville) apparaît au IXème siècle. Au XVIème siècle, Louis de Gonzague acquiert par son mariage avec Henriette de Clèves, le duché de Rethel dont, à sa mort, hérite son fils Charles de Gonzague. En 1606, Charles décide de créer le siège de sa principauté à l’emplacement du bourg d’Arches et lui donne son nom, Charles-ville. Il obtient d’Henri IV et de son fils Louis XIII, des privilèges pour sa ville dont celui de franche gabelle (exonération de l’impôt sur le sel). Louis XIII accordera même à Charleville une franchise de commerce avec la France. En 1627, Charles de Gonzague doit partir défendre ses terres de Mantoue et ne verra jamais sa ville achevée.

Avenue d’Arches au niveau de la rue Colette un bel ensemble architectural est représentatif, comme d’autres immeubles plus loin, de la charnière entre l’Art Déco et les modes antérieures. On remarque plusieurs immeubles coiffés d’un clocheton à lanterne.

 

Vers la place d’Arches, à l’angle du Boulevard du Préfet Frain, l’ancien bureau de l’octroi de 1890, est le dernier vestige de la Porte fortifiée du Faubourg d’Arches. Le pont des Deux-Villes supporte la ligne de chemin de fer entre Charleville et Mézières depuis 1868. Après le pont à gauche, avenue Charles de Gaulle, le temple protestant date de 1890. En remontant le Cours Aristide Briand piétonnier,côté gauche,on remarque l’immeuble construit par Duchenois en 1878. Un peu plus loin sur le même côté se trouve le siège historique de la presse locale, «  l’Ardennais ». Détruite à 50% en 14-18, Charleville a été reconstruite avec de nombreuses façades Art Déco toujours visibles. Au croisement du Cours Briand et de l’avenue J Jaurès, se trouve le « Point Central », dominé par la statue de Charles de Gonzague érigée en 1899 sur la Place Ducale et transportée là en 1999. On emprunte la rue Bérégovoy. A gauche au-dessus de boutiques (France loisir) se trouve la maison très banale où naquit Rimbaud en 1854. En prenant la rue de la République puis à droite la rue de la Paix, on parvient place Winston Churchill où se trouve l’automate géant appelé le Grand Marionnettiste qui marque les heures en manipulant des marionnettes jouant des scènes de la vie des 4 fils Aymon. Charleville est un haut lieu de l’art de la marionnette. Un Festival Mondial des Théâtres de Marionnettes s’y déroule tous les deux ans en septembre et a lieu en 2018. Une Ecole Nationale Supérieure des Arts de la Marionnette a été créée à Charleville en 1987 et l’Institut International de la Marionnette y a été fondé.

Par le musée de l’Ardenne on communique avec la Place Ducale, bâtie par Clément Métezeau entre 1606 et 1612. Elle mesure 126 m sur 90. Une galerie d’arcades fait le tour de la place dont les 24 pavillons en briques roses et pierre ocre sont coiffés de combles en ardoises. A l’origine la place était entièrement peinte en  jaune pour les pierres, rouge pour les briques, et orange pour les châssis des fenêtres. L’emplacement du Palais Ducal qui ne fut jamais achevé faute d’argent, est occupé par la Mairie construite en 1843. La Fontaine Ducale de 1626 en marbre noir et jaspe fut remplacée en 1899 par une nouvelle dominée par la statue de Charles de Gonzague. Cette fontaine du XIXème siècle a été déplacée en 1999 au Point Central. La fontaine actuelle Place Ducale s’inspire de celle d’origine du XVIIème siècle.

La rue du moulin, la plus ancienne de Charleville, bâtie entre 1608 et 1616 et baptisée à l’époque rue Sainte Catherine en hommage à Catherine de Lorraine, épouse de Charles de Gonzague, conduit au Vieux Moulin ducal construit en 1626 par Clément Métezeau sur la Meuse, beau bâtiment de briques rouges et de pierres jaunes, devenu aujourd’hui Musée Rimbaud. A gauche,le quai Arthur Rimbaud. Arthur Rimbaud (1854-1891), poète aventurier, s’installe au n° 7 de ce quai en 1869 avec sa mère, son frère et ses 2 sœurs. Il y écrira le « Dormeur du Val » et le « Bateau Ivre ». C’est l’époque des fugues à Charleroi et à Paris où il rencontre Verlaine qu’il accompagne en Belgique et à Londres. En 1880 commence une vie d’aventurier qui le mène en Orient, en Indonésie, sur les bords de la Mer Rouge et en Abyssinie (Ethiopie). Malade, il rentre en France et meurt à l’hôpital de Marseille à l’âge de 37 ans. Il est enterré à Charleville.

Nous traversons la passerelle vers le Mont Olympe en direction du nouveau port et de la Capitainerie, puis suivons la boucle de la Meuse par le parc jusqu’au barrage à aiguilles. Nous traversons Montcy-Saint Pierre par la rue du barrage et la rue du Chatelet et montons sur le Mont Olympe. Nous redescendons et reprenons la passerelle pour aller déjeuner de la spécialité locale, la « Cacasse cul nu », plat de pommes de terre mais qui nous est servie habillée d’un jarret.

 

                                                                                                                                                                           Mireille

 


Samedi 8 septembre : MONTHERME et BOGNY -SUR-MEUSE

Photos de Denis

La boucle de la Meuse à Monthermé
La boucle de la Meuse à Monthermé

Photos d'Annie


Dimanche 9 septembre 2018 : CHARLEVILLE-MEZIERES

Photos de Denis

Devant la statue de Charles de Gonzague
Devant la statue de Charles de Gonzague

Photos d'Annie


Photos diverses

Photos de Sylvie 

Photos de Laetitia et Claude


 

Le Grand Marionnettiste à 16 heures  Vidéo d'Annie